COLOMBES Hier & Aujourd'hui
Pourquoi l'usine des eaux?
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1) Vue idyllique des bords de seine en 1872
Bord de seine en 1872 par Monet

En voyant cette peinture de Claude Monet en 1872 on pourrait croire que la région n'avait pas de problème écologique.
(Bien que le terme existe depuis 1866.)

Pourtant c'était catastrophique: il y avait très graves problèmes de salubrité...

A gauche le bras de l'ile marante, au fond on aperçoit l'église de'Argenteuil.

Dans cette page je ne parlerai pas uniquement de l'usine elle même et de Colombes,
mais aussi (un peu...) de l'histoire de l'assainissement de la région.

2) état de certaines rues de paris au début du 20iem.
état des rues de paris.  état des rues de paris.  état des rues de paris.

2) état de certaines rues de paris au début du 20iem.

Cette vue de Paris en 1910, vous donne une idée de l'insalubrité qui régnait au début 19ieme siècle.

autre vue d'une vieille rue de paris.

autre vue de la Bievre aux buttes aux cailles (bd italie).

3) Volumes des vidanges de paris au 19iem.
 vidangeurs de paris  Volumes des vidanges de paris  carte des épandages en 1884 épandages à Gennevilliers en 1920.

3) Volumes des vidanges de paris au 19iem.

Au début 19iem, le traitement des eaux usées de Paris et banlieue était inexistant tout atterrissait dans les caniveaux au milieu des rues et coulait vers la seine ou dans les premiers égouts( 16km).

Malgré tout, la vidange des fosses d'aisance se mis en place grâce aux vidangeurs.
mais comme on peut le voir sur ce tableau du volume des vidanges
le volume devint vite gigantesque.
Pour cela, plutôt que de rejeter dans la seine, on imagina de les déposer comme engrais sur les terrains agricoles.
On commença par la plaine de Gennevilliers en 1869, dont voici la
carte des épandages en 1884
Remarquez l'étendu des dégâts, quoique les agriculteurs étaient très contents: les légumes étaient magnifiques.
Ces épandages continueront longtemps: En voici une photo de 1920 à Gennevilliers ...

Ils y finiront en 1969!!!

4) Maladie famine guerre .
le cholera le marché aux rats carte du cholera en France

4) Maladies, guerres, famines...

Le 19 ieme siècle sera très dur pour les Français

Le Choléra fera de nombreuses apparitions 18000 mort en 1832,
puis en 1835, 1853-54, 1865-66, 1873, 1884,1892

Voici la carte du choléra en France en 1832 et 1854

La guerre de 1870, puis la guerre de la commune apportèrent la famine
au point de manger les rats et les animaux des zoos.

En 1874 épidémie de dysenterie.

En 1875 hécatombes de poissons et catastrophes polluantes de la seine.
On s'aperçoit aussi que le sable des terrains d'épandage se bouche,
que l'hiver l'épandage ne sert à rien
et que le niveau de l'eau souterraine monte (plus d'évacuation).

1875 1876 on propose de faire un canal vers la mer ....
en 1876 étude d'un aqueduc passant a colombes, aussitôt protestation du parfumeur Guerlain de Colombes qui est contre les épandages.

5) Progrès: la théorie microbienne.
La théorie microbienne

en 1854 John Snow montra que le responsable du choléra était dans l'eau.

en 1865 Louis Pasteur démontre comment agit la "pasteurisation" et permet de comprendre l'action et la multiplications des microbes.

en 1867 le chirurgien anglais Joseph Lister, après avoir lu les travaux de Pasteur sur la fermentation procède au premières antisepsies au phénol.

en 1873 Robert Koch découvre le cycle de reproduction du bacille du charbon.

en 1881 Louis Pasteur vaccine un troupeau contre la maladie du charbon.

en 1882 Robert Koch découvre la bactérie responsable de la tuberculose.

en 1883 Robert Koch redécouvre la bactérie responsable du choléra.

en 1885 Louis Pasteur injecte son vaccin anti-rabique sur un jeune berger .

En 1890, Robert Koch publia les postulats de Koch : une maladie donnée est causée par un microbe donné.

6) et aussi les progrès techniques .
boite poubelle de 1883

Les ordures étaient collectés dans des décharges.Il reste dans le paysage parisien de nombreuses traces de ces buttes de décharges. Certaines sont connues : le labyrinthe du Jardin des Plantes, par exemple, ou encore la butte Bonne-Nouvelle. Un parallèle peut être fait avec la situation actuelle : les décharges, une fois remplies, sont végétalisées et parfois transformées en espaces verts ouverts au public.

Entre 1831 et 1884 le réseau d'égout passera de 31km à 820km dont la plupart iront se jeter à Clichy dans la seine ou à Gennevilliers

En 1852 Un décret-loi stipule que "toute construction nouvelle dans une rue pourvue d'égouts devra être disposée de manière à y conduire ses eaux pluviales et ménagères".

en 1883 le préfet POUBELLE ordonne le dépôt des ordures dans des boites en fer qui deviendront nos "poubelles".

Enfin, la loi de 1894 impose dans un délai de trois ans, le système du tout-à-l'égout à tous les propriétaires de Paris.

7) Le premier projet de 1880.
Premier projet d'aqueduc ier projet sur l'ile marante

7) Le premier projet d'aqueduc de 1880.

En 1874 on a déversé 8 millions de m3 et on prévoyait 40 millions en 1895. il devenait impératif d'évacuer les eaux d'égouts sur d'autres terrains que ceux de Gennevilliers et Asnières.

Ce premier projet de 1880 se compose d'un égout qui partirait de l'usine de Clichy (avec des pompes très puissantes), passerait sous l'ile marante, pour aller vers la presqu'ile de Saint-Germain.
Voici la carte sur l'ile marante.

Mais cela impliquait des pompes puissantes à Clichy et donc une très forte pression dans les conduits(48.5m de dénivelé) d'où un grand risque d'éclatement dans les communes traversées qui n'étaient pas d'accord. Tiraillé par les promoteurs de l'irrigation, par ceux qui ne veulent pas d'égouts ou d'irrigation chez eux, on décida de déplacé la pression uniquement sur Argenteuil donc de mettre les pompes à Colombes.
On abouti au projet final, adopté en 1889 en pleine épidémie de choléra.

8) Projet final Clichy-Achères.
Carte du projet d'aqueduc adopté Coupe du tracé aqueduc

--le projet final de 1889 se compose de 4 points.
1) une conduite entre Clichy et l'ile marante
avec des pompes peu puissante à Clichy
2) une usine de refoulement à Colombes pour soulever les eaux par dessus Argenteuil
3) un pont routier aqueduc pour traverser la seine
4) un aqueduc enterré entre Argenteuil et Herblay
Ce projet accepté en 1889 pu démarrer en 1991.

--Voici la coupe du projet

Vous pouvez suivre le trajet de la conduite d'égout sur la carte google.

9) Construction des piles du pont-neuf.
Constructions du pont neuf Coupe du fonçage des piles

Les fondations des piles commencées le 16/07/91 furent finis le 31/07/92
Pour les deux piles centrales il fallait creuser de 15.8m au fond de la seine par 23.7m !

Voici la coupe du fonçage de la pile. Cliquer sur l'image pour zoomer

Pour creuser on utilise la technique du Foncage, procédé "révolutionnaire" crée par Jacques TRIGGER qui servi pour tout les ouvrages a cette époque.
un caisson en acier étanche en haut est descendu et avec de l'air comprime qui chasse l'eau les ouvriers creusent pour que le caisson s'enfonce...


Moi qui suit plongeur, j'ai été étonné et ébahi de découvrir cette technique qui est totalement dangereuse pour les "forçats" qui creusait sous 4.8 bars de pression sans aucune mesure sécuritaire du temps de décompression nécessaire...

10) Description du fonçage des piles .
Technique du fonçage

Cliquer sur l'image pour zoomer

"Portefeuille des conducteurs des ponts et chaussées et des garde-mines" de 1885 Extrait sur le fonçage du pont d'Epinay. les caissons sont en acier de la hauteur du fleuve avec en bas une chambre de travail étanche sous pression.
relie a la surface par deux tubulure de 1m sous pression servant a la remontée des gravas et au passage des ouvriers Le caisson est mis en place dépassant l'eau de 60cm. on coule du béton sur le dessus de la chambre et ensuite on monte tout autour du caisson a l'intérieur une maçonnerie de moellons dans le but de l'alourdir. Au dessus des tubes se trouvent les chambres écluses à air éclairées par des hublots et avec
un sas d'accès au tube vers la chambre de travail.
un sas d'entrée sortie des hommes et matériaux.
un treuil manœuvrable par l'extérieur pour monter les gravas. Dans la chambre de travail les bords sont renforcés avec des écoinçons en acier.
les ouvriers sont éclairé avec des bougies et creusent Après la mise au fond du caisson le tube et la chambre de travail sont mise sous pression 3.3 bars à 23m, l'eau s'évacue, les ouvriers rentre dans le sas, on leur met la pression ( on leur conseil de faire la manœuvre de Vasalva ) Les ouvriers garnissent la chambre étanche de moellons qui reposent sur les écoinçons,puis creusent le sol En surface on rallonge la paroi par bout de 1m. Quand le sas du haut est plein, il est fermé pour être vidé, les ouvriers travaillant sur le second tube pour faire s'enfoncer le caisson les ouvriers sortent et ont diminue la pression le caisson s'enfonce par son poids. On rallonge alors les tubes et on a recommencé jusqu'à la profondeur de 16m de sol se qui conduit à -39m sous la surface, (soit presque 5 bars de pression!!!) Je ne comprends pas comment faisait les ouvriers pour travailler la pioche pendant plusieurs heures sans décompression.
et ceci avec un éclairage aux bougies qui fumaient beaucoup.
A cet époque le chercheur Mr Paul BERT recommandait un minimum de 3mn pour décompresser
Moi qui suis plongeur et qui ne reste pas plus de 5mn à 40m pour ne pas subir de décompression très dangereuse, je ne voulais pas le croire!.


11) Le pont-aqueduc dit "pont-neuf".
Le pont neuf  gravure du pont neuf Colombes  dessous du pont depuis Argenteuil

Le pont-aqueduc, très vite renommé pont-neuf, fut inauguré le 7 juillet 1895.
et ouvert le 7 septembre 1895.

Voici une gravure de 1895 au fond on voit l'usine A avec la première cheminée, et à droite les arbres de l'ile marante.

Dessous du pont en 1895. La vue sur l'image est prise depuis Argenteuil,
au fond on voit l'usine A avec la première cheminée, et à droite les arbres de l'ile marante.

Sur la map
vous voyer une photosphère (faite par Shaukos de Bezons) prise sous le pont coté Colombes
On peut voir que la structure est toujours identique.
Vous pouvez voir totalement les poutres et rivets.
N'hésiter pas à naviguer sur cette photosphère.

12) Inauguration du "pont-neuf".
Inauguration du pont neuf Inauguration du pont neuf

Voici la carte d'invitation à cet événement,
et son verso

Journal Le MATIN du 1895/07/08 : "L'aqueduc d'Achères Inauguration officielle. Un premier pas". L'aqueduc d'Achères, destiné à transporter sur les immenses terrains achetés par l'Etat, dans la presqu'île de Saint- (Germain, les eaux d'égout de Paris, a été inauguré officiellement hier. Le préfet de la Seine, une partie de la municipalité de Paris et les représentants des ministres de l'intérieur, des travaux publics et de l'agriculture, ont pris place dans un train spécial qui devait les conduire à Argenteuil, première étape du voyage, où la série des discours devait commencer.
Reçu à la gare par la municipalité, à laquelle s'étaient joints les maires et adjoints des communes traversées par l'aqueduc, le cortège officiel s'est rendu, à travers les rues d'Argenteuil, au bord de la Seine, où un bateau spécial les a conduits à l'usine de Colombes.

Située sur les bords de la Seine, cette usine est destinée à élever les eaux à une certaine cote pour qu'elles puissent être refoulées au pont-aqueduc d'Argenteuil. Arrivées à cet endroit, où elles sont amenées par de puissantes pompes, les eaux sont précipitées dans quatre conduites aboutissant six vannes.
Nous ne décrirons pas ce merveilleux travail qui fait grand honneur à ceux qui l'ont construit. Il nous suffit de dire que les piles élégantes du nouveau pont supportent le poids énorme de 1680000 kilogrammes; qu'une route de dix mètres de largeur donne accès aux voitures et aux piétons et que le tablier dissimule les conduites d'eaux d'égout fixées aux charpentes. Le cortège officiel prend place au milieu de ce pont, où une tente a été dressée. C'est là que les discours d'inauguration vont être prononcés.
Mr Poubelle prend le premier la parole. Après avoir rendu hommage aux promoteurs du projet, MM. Durand-Claye et Buffet, le préfet de la Seine retrace, dans un intéressant discours, les travaux des ingénieurs dont les noms resteront attachés à cette œuvre grandiose, qui demeurera une date mémorable dans le Livre d'or des apôtres des grands principes d'hygiène, dont la devise est toujours restée « Tout à l'égout, rien au fleuve. » Dans sa péroraison, vigoureusement applaudie, M. Poubelle espère que l'œuvre de l'assainissement de la Seine, qui n'est pas encore un fait accompli, recevra sa solution en 1900, où tous les peuples pacifiés s'émerveilleront de la beauté, du fonctionnement et de l'organisation incomparable de Paris. Paraphrasant le discours du préfet de la Seine, M. Pierre Baudin, vice-président du conseil municipal, remercie, au nom de la Ville, le gouvernement et le Parlement qui ont aidé à triompher des difficultés qu'on croyait insurmontables pour mener à bonne tin les travaux entrepris. La croix de la Légion d'honneur est attachée sur la poitrine de M. Dutoit, ingénieur des irrigations. Le cortège repart ensuite pour la gare d'Argenteuil et se rend à Herblay. Après avoir dépassé Cormeilles, on franchit le ravin de la Frette, sur un pont monumental disposé parallèlement au viaduc de la ligne d'Argenteuil. On arrive à Herblay il midi; c'est l'heure du déjeuner. Avant de continuer la visite des travaux, le cortège se rend à Romainville, où un lunch est préparé. Le cortège reprend sa route deux heures après pour le champ d'épuration, où d'intéressantes expériences d'irrigation sont faites sous les yeux des invités. Le cortège se divise en plusieurs groupes, l'un regagnant Paris, l'autre se rendant au Val d'Herblay, et le reste au siphon qui conduit dans d'énormes tuyaux en fonte les eaux d'égout jusqu'à Achères, sur les terrains domaniaux. Ce siphon, d'une longueur de 200 mètres, est formé de deux tubes longeant la rive droite de la Seine; il disparaît plus loin dans le lit du fleuve pour se rejoindre à Achères en une seule conduite. Devant cette conduite, dont le diamètre va en diminuant, s'étendent les immenses terrains achetés par l'Etat, destinés à être fertilisés par les eaux venant de Paris. La visite officielle s'est terminée par l'usine de Clichy, dont on n'avait pu visiter l'installation au départ de Paris. Point initial de l'aqueduc, cet établissement reçoit en premier les eaux des collecteurs de Paris, pour les refouler par deux branchements, soit à Gennevilliers, soit à Achères. C'est là que le premier travail se fait. L'usine, admirablement outillée, arrête au passage les matières lourdes et objets flottants. D'énormes râteaux, aux longues dents de fer, fouillent une immense grille pour en retirer les détritus de toutes sortes. Ces derniers sont rejetés de côté, laissant couler une eau qui, sans être claire, n'en est pas moins limpide. Quatre machines d'une force de 1,200 chevaux aspirent cette eau un mètre cube à la seconde pour la lancer avec force sur Argenteuil, où elle aura à parcourir une distance de cinq kilomètres avant d'arriver à Achères. Ainsi, le vaste programme de l'assainissement de la Seine, depuis si longtemps attendu par les hygiénistes, est enfin en partie exécuté. Malgré les résistances des habitants de Seine-et-Oise, qui s'opposaient à la réalisation des projets élaborés, les habitants d'Achères verront dans quelques années leurs terrains incultes couverts d'une végétation luxuriante et béniront la ville de Pans d'avoir apporté la richesse dans le pays.

13) Autres vues de l'aqueduc.
Usine élévatoire de Clichy Salle des robinets départ de l'aqueduc à Argenteuil Pose de l'aqueduc au val d'Argenteuil Pont aqueduc de la frette Pont aqueduc de la frette Pose du siphon d'Herblay

Usine de clichy. L'usine de Clichy servait pour envoyer les boues sur les épandages de Gennevilliers
A partir de 1895 grâce à l'aqueduc ces boues furent aussi envoyé vers l'usine de Colombes.

les 4 départs vers le pont dans la chambre des robinets. Dessein de la chambre des robinets en souterrain juste avant le départ du pont.
Ainsi nommée parce quelle permettait l'aiguillage des eaux sortant des pompes refoulantes venant de l'usine vers les quatre conduites de 1.1m qui existent encore pour traverser la Seine.

sortie du pont vers Argenteuil. Dessein de la chambre opposée coté Argenteuil.
Les quatre conduites de 1.1m sont regroupées vers deux conduites en acier de 1.8m qui seront entourées de béton sidero-ciment jusqu'au sommet d'Argenteuil (60m) .
Ceci sera une première dans la protection des conduites en acier.

L'aqueduc vers la gare du val d'Argenteuil Les deux conduites forcées de 1.8m ceint de béton traversent sous la voie ferrée jusqu'au sommet d'Argenteuil (60m) au niveau du marqueur bleu.
ensuite rassemblée dans une seule conduite de 3m qui descendra jusqu'à Achères.

Le pont aqueduc de la frette Pour rejoindre Achères en descente il a fallut traverser le seul endroit en creux à la Frette.
On a donc construit ce Pont aqueduc dans lequel traverse la conduite de 3m.
Ce pont existe encore.

Le pont aqueduc de la frette actuel Vue du pont aqueduc, depuis les champs ont étés remplacés par de nombreuses villas.

Traversée de la seine à Herblay. Pour arriver aux épandages d'Achères il a fallu traverser la Seine.
Pour cela on a construit un siphon de deux conduites de 1m noyée dans le béton et affleurant le fond.
L'aqueduc arrive alors jusqu'à l'usine de traitement d'Achères ( marqueur bleu)

14) Agrandissement de la zone d'épandage.
Carte des épandages Carte de l'usine de Pierrelaye Usine de Pierrelaye Usine de Pierrelaye actuelle Ferme de la Haute Borne Ferme de la Haute Borne Plan d'irrigation de la haute borne Bouche d'irrigation d'épandage

--Déjà en 1892 on savait que les épandages de Gennevilliers et Achères seraient insuffisant.

il était envisagé d'acheter des terres au sud d'Acheres vers le Vésinet, Chatou,Croissy,
mais devant les vives protestations, on reporta ces boues vers le plateau des communes de Méry et Pierrelaye.
Une prolongation de l'aqueduc (en bleu) fut construite vers Pierrelaye et Triel et Carrières sous Poissy.
Sur la map en rouge les canaux d'épandages de Méry sur Oise

--Ceci grâce à l'usine élévatoire de Pierrelaye construite en 1896-97 sur le sommet du plateau permit d'irriguer les communes de Pierrelaye, Méry sur oise, puis Bessancourt, saint-Ouen l'aumône jusqu'au bord de l'Oise.
L'inauguration de l'ensemble eu lieu le 07/07/1899.

--Photo de l'usine de Pierrelaye.

--Même photo actuelle

--Ferme de la "Haute Borne" C'est la plus grosse ferme profitant de ces épandages .
La colonne d'équilibrage servait de sécurité, lorsque l'usine poussait trop d'eau, un drapeau montait et apparaissait qui signalait aux fermiers d'ouvrir les bouches d'épandages.

-- Ferme de la "Haute Borne actuelle Toujours existante elle bénéficie toujours de l'eau épurée venant de Colombes
La colonne d'équilibrage est toujours là.

--Plan d'irrigation de la Ferme de haute borne --Voici un plan des conduites d'irrigation (en rouge) du domaine de la ferme de la haute borne
les points rouges numérotés indiquent les emplacement des bouches d'irrigations
sur la carte, le marqueur bleu indique celui de la bouche 3.

--Bouche d'irrigation Voici une photo actuelle d'une bouche avec son plan.
A l'époque l'eau sortait dans des rigoles.
Sur la map vous pouvez voir la bouche 3 d'autres bouches sont aussi visibles.
En cherchant bien...

15) Plan de fonctionnement de l'usine des eaux.
Plan de l'usine des eaux

Voici le plan de l'usine en 1920

Les eaux boueuses arrivaient de Clichy sous le Bd d'Achères actuel

Elle étaient décantées dans les 7 bassins de décantations dont les fumiers extraits étaient évacuées par des péniches sur une des estacades
l'autre estacade servie jusqu'à 1920 pour amener le charbon nécessaire aux chaudières.

Ensuite les eaux étaient amenées dans les 2 usines ou les pompes les renvoyaient jusqu'à la hauteur de 60m sur le haut du val d'Argenteuil.

Les eaux sortaient des pompes dans des canaux de refoulement et aiguillées dans une chambre dites "des robinets" vers les 4 conduits de 1.1m du pont.

Au milieu les quatre cheminées évacuants les gaz brulés des chaudières à charbon permettant à la vapeur tourner les énormes pompes centrifugeuses.

Sur la berge à gauche le château d'eau servant à alimenté les chaudières

16) Construction de l'usine A.
Vue aérienne des Usines en 1923 Ossature de l'usine A Remplissage des murs Extension de l'usine A Construction des cheminées 3 et 4 Les bassins de dégrossissage Intérieur d'un  bassin de dégrossissage Entrée des usines Vue en 1899 de l'usine A

--Vue aériennes des usines en 1923. Bien étudié au départ entre 1889 et 1893, le site fut construit comme un puzzle.
Dans un premier temps seul le tiers ouest de l'usine A avec une cheminée permit de démarrer le fonctionnement de l'aqueduc qui fut inauguré avec l'aqueduc le 07 Juillet 1895.
Ensuite de 95 à 98 fut construite la deuxième partie de l'usine A avec les 2 autre cheminées.

--Ossature de l'usine En pleine age du fer ( comme Eiffel) la construction est basée sur l'assemblage de fermes et poutrelles en acier rivetées sur place au sol puis relevées.

--Remplissage des murs Ensuite les parois sont remplies en briqueteries.
Sur la photo on voit le premier tiers de l'usine A mis en service, avec sa cheminée numéro 1.
en 1895 elle abriteras 4 groupes de pompes refoulantes et 12 chaudières à charbons.

--Extension de l'usine A. Les eaux d'égout croissants très rapidement,
il a fallu passer à 12 le nombre de pompes, donc de 1896 a 1898 fut construite l'extension de l'usine A.
Sur l'image de 1896 à gauche les fondations des conduites d'amenée des eaux d'égout ( qui serviront aussi pour l'usine B).
Au fond le pavillon des gardiens et les café-restaurants de la rue Paul Bert qui disparaitront avec la A86

--Cheminées 3 et 4. Pendant que l'usine marche, ( on voit la fumée de la 1ere cheminée), l'extension de l'usine A se fait et on construit les cheminées 3 et 4 ( la 2 sera construite pour l'usine B).

--Les bassins de dégrossissage. Pour ne pas boucher les pompes il fallait déjà décanter les eaux pour cela on construit 3 ( puis 7) bassins de dégrossissage.
Les fumiers extraient étaient évacuées vers l'estacade des fumiers pour être chargées dans les péniches.
un premier bassin est en fonction en 1895 puis deux autres en 1896. et seront couvert en 97.
4 autres bassins seront construit ensuite.

--Intérieur d'un bassin. Chaque bassin fait 36m sur 10 et 4.5m de profondeur.
la séparation des matières solides était arrêtées sur des grilles inclinées puis des peignes recourbés viennent nettoyer ces grilles. .

--Entrée du pont et de l'usine. Sur cette photo on voit les grilles qui n'ont pas changées bien que l'entrée à disparue.
A gauche la petite maison était celle du chef de section.Derrière on aperçoit la cheminée d'une chaudière servant au réservoir d'eau que l'on voit derrière.
A droite on voit seulement l'usine A qui n'existe plus et devant un petit bâtiment qui existe encore le bureau du chef d'exploitation.
par cette entrée venait les 231 ouvriers dont 100 chauffeurs de chaudières.
Parmi eux figurait l'illustre François Faber, cycliste vainqueur du tour de France 1909.

--Vue d'ensemble en 1899. Vue de la berge d'Argenteuil le pont et l'usine A en fonctionnement
L'usine B n'est pas encore construite.

17) Construction de l'usine B.
Construction de l'usine B Construction de la dernière cheminée Début de construction de l'usine B Remplissage des murs Usine B finie Usine B aujourd'hui Les usines vue du bd d'Achères

--Préparation pour l'usine B. Comme prévu avec l'agrandissement des épandages, il fallait aussi augmenter le volume des eaux envoyé dans l'aqueduc, d'où en oct 1899 la décision de construire de 1900 a 1901 l'usine B (celle qui existe encore).
Sur la photo c'est la préparation du terrain. les grilles d'entrée ont étés retirées.

--Construction de la 4iem cheminée. 07 aout 1900 la quatrième cheminée est construite.
Pas de grue, tout par échafaudage avec une armée de maçons.

--Début de construction du bâtiment. 12 novembre 1900 commence l'assemblage des fermes métalliques qui constituent l'armature principale du bâtiment.
l'assemblage est fait sur place par rivetage à chaud.

--Remplissage des murs. Une fois l'armature montée,les murs sont simplement insérer dedans.

--L'usine B finie. Le bâtiment fut finit en un temps record en 1901
La photo date de 1905
Comme pour l'usine A il y a deux bâtiments le grand de 106m sur 34.25 abritant les pompes
et un plus petit de 80.5 sur 20.6m qui abrites les chaudières à charbon faisant tourner les pompes.
à droite la maison des gardiens qui disparue comme l'ile marante avec l'arrivée de l'A86.

--L'usine B aujourd'hui. Classée monument historique
Derrière on aperçoit le bureau du chef d'exploitation.

--Ensemble des usines en 1901 L'usine est en plein régime les 4 cheminées fument,
seuls 3 des 7 bassins sont déjà construits.
La photo est prise depuis le terrain des jardins familiaux actuels ;
La surélévation que l'on voit est la digue de Gennevilliers censé protéger de l'inondation...
Derrière se trouve le Bd Louis Seguin

18) Evolutions des machines.
pompes Farcot 1893 moteurs farcot 1893  12 pompes  fives lille 1896 6 pompes fives lille de l'usine B 1902 2 premiers groupes électriques de l'usine B 1911  ajout 2 groupes électriques de l'usine B 1928 les 10 groupes électriques 1932

--1895 les 4 pompes Farcot Au départ seuls 4 pompes "Farcot" venant de Clichy furent installés, mues par 4 moteurs à vapeur alimentés par 8 chaudières à charbon .
A gauche les axes de couplage des moteurs à vapeur, au fond un ouvrier debout devant les verrières du coté pont.
Les eaux arrivent du sol dans le gros cylindre central, se séparent vers deux corps de pompe à piston, couplées sur un axe horizontale, aspirant et refoulant alternativement.
les deux sorties sont dirigés vers le sol.
Les pompes aspirent jusqu'à 5.9m pour être au dessus des crues,chacune élève 500l par seconde de plus de 42m!.

--1895 les 4 moteurs Farcot La vapeur pousse de 1.8m un piston, dans un cylindre de 0.575m, 35fois par mn et est régulé par un volant de 7m ;
La vapeur arrive de la salle de chauffe dans les tuyaux en fonte au dessus , l'eau de condensation coule en dessous dans des canalisations de sous-sol.
Dans la chaufferie 8 chaudières à vapeur couplées deux à deux produisent 12tonnes de vapeur à l'heure, d'où l'utilité du château d'eau.
Le charbon,amené par péniche, est stocké à l'extérieur; Les gaz brulés sont évacués par la 1ere cheminée de 40.8m.

--1896-98 ajout de 8 pompes. Pour faire face au volume on rajoutât 8 pompes "Fives-lille" et 12 chaudières à charbon.
A droite les nouvelles pompes, à gauche les moteurs vapeurs.
le fonctionnement est identiques aux Farcot, mais plus puissantes: 600l/mn a 43m.
et le diamètre des pistons passe à 850mm On rajoutât les cheminées 3 et 4 pour l'évacuation des fumées.

--1902 Usine B ajout de 6 groupes. L'usine B finit en 1901, on y mis 6 groupes fives_lille de plus,
ainsi que les chaudières et la dernière cheminée n°2.
En 1906 ces 18 machines évacuèrent 157.666.291m3 d'eaux d'égout vers Achères. et extrait dans les bassins 79.410 M3 de déchets solides.
Le chauffage des chaudières au charbon entrainait aussi des déchets de mâchefer.
A partir de 1924 l'usine vendit ce mâchefer servant entre autres à fabriquer des parpaings de construction qui battirent de nombreux pavillons de Colombes ( dont le mien).

--1911 ajout de 2 groupes électrique. Due au coût de la production de vapeur, due à l'entretien, à l'approvisionnement et au coût du charbon, on fit l'essai de deux groupes de 2 pompes centrifuges mues par un moteur électrique triphasé "Farcot"
Les deux pompes de 1000 l/mn sont placés en série de part et d'autre du moteur de 5500v 850cv.
les deux groupes de deux pompes peuvent théoriquement remplacer les 4 premiers groupes Farcot de l'usine A.
Mais ces deux groupes difficiles à mettre au point et nécessitant une ventilation poussée ne seront pleinement actifs qu'en 1922.

--1928 ajout de 2 groupes électrique. le fabriquant Farcot ayant fait faillite en 1919,Ce sont des machines LAVAL qui seront equipées un moteur triphasé de 680kw 5500v 750t/mn qui fait tourner une pompe centrifuge de plus de 1.5m3/s soit 3 fois plus que les premières pompes de l'usine A!

--1932 10 groupes électriques. L'électrique a pris le dessus sur la vapeur...
on enlève les pompes Fives-lille de l'usine B, et on installe 6 groupes électriques de plus
4 pompes Bergeron et puis deux pompes Sulzer de 1200cv, chacune de 1.5m3/s .
Toutes ces pompes permettent en outre de ne pas filtrer les eaux arrivant de Clichy contrairement aux pompes à vapeur.
en 1933 l'usine refouleras 140.400.000 m3 d'eau d'égouts.
En 1937 les bassins de décantations seront désactivés.

19) Évolution après 1937.
Usine A détruite Réparation du Pont neuf 1948 Surélévation du Pont neuf 1950 Pont neuf 1910 1908 incinérateur surélévation de la pile du pont

--1940 à 1946 La guerre. Sur cette vue IGN de 1949, on voit le résultat des bombardements:
-En 1940 le génie français fait sauté l'arche coté Argenteuil; Vite réparé car le pont de Bezons lui est complètement détruit.
- 30 Mars et 29 Avril 1942 les alliés bombardent, l'usine A et les cheminées sont complètement détruites et seront rasée en 1949.
-25 août 1944 les Allemands détruisent l'arche central du pont pour retardé les alliés .
2 conduites d'eaux sont installées et fonctionne le 12 mai 1945 et une troisième en 1946.
la quatrième conduite attendra la reconstruction du pont

--1948 Réparation du pont. - vue du pont aqueduc en 1948; le pont n'est pas encore refait
2 conduites d'eaux sont installées et fonctionne le 12 mai 1945 et une troisième en 1946.
la quatrième conduite attendra la reconstruction du pont

--1950-53 Surélévation du pont. - Pour faciliter la navigation fluviale nouvelle apportée par le nouveau port de Gennevilliers, il faut surélever l'arche centrale de 2.82m pour faire un passage de 40m sur 7m de haut.
- et donc aussi modifier les deux autres arches avec 1200 tonnes d'acier et surélever les deux piliers centraux.

--Vieux pont aqueduc versus pont neuf actuel. - Vous pouvez comparer les deux vues du pont en 1910 et actuellement avec ce bouton:     .
-On peut voir que le pont neuf est plus haut au milieu
-Si vous regarder les deux piles centrales les parements anciens avait dix blocs de haut et maintenant quinze, ce qui fait les 2.82m de plus.
-D'autre part on voit que les structures métalliques ont changées.
-Aussi au premier plan en 1910 le quai venait vers nous car c'était l'entrée du bras de seine de l'ile marante , alors qu'aujourd'hui il va tout droit.

--Pile-culée du pont surélevée. Voici un comparatif de la pile culée coté Colombes on voit avec le trait rouge qu'actuellement, il y a 2 moellons de plus .
L'image de droite date du 4 juin 2016 lors de la crue.
le mur au premier plan est le mur original qui bordait la terrasse ou était le château d'eau.

--Passage à l'ère "assainissement". -Depuis 1911 la question est:
Que faire des boues?, car il est clair que, vue le volume futur des eaux, l'épandage ne pourra résoudre ce problème.
Donc comment épurer les eaux et que faire des boues?
A colombes les bassins d'épandages permettait de clarifier les eaux avant de les envoyer à Achères,
-On essaya dans l'usine B de colombes d'incinérer ces boues dans un four spécial (sur la photo), mais le cout total s'avéra trop élevé
-L'arrivée des pompes électriques puissantes permit de se passer des bassins qui furent désactives en 1937 puis rasés en 1964.
-Pour clarifier les eaux il fallait de la place en 1911 on acheta les terrains qui couvrent actuellement la SIAAP.

20) les débuts de l'assainissement.
premier épurateur  décanteur lamy 1924 décanteur gaillet 1925 décanteur Simplex 1935 décanteur Dorr 1932 digesteur imhoff 1932 station hyhea simplex 1931 station simplex 1925 activated sludge 1958 vue générale

--1ère expérience 1916. - la France étant mondialement en retard sur l'épuration, Colombes ayant des machines puissantes, fut choisie pour y implanter des expériences.
Placé à gauche de l'accès au pont une série de petit bassins aérés en air comprimé le dernier, étant décanteur. Beaucoup de décanteurs qui seront testés étaient issues des modèles servant pour les l'extraction des minerais.

--1920 L'appareil Lamy . En 1913 suite à une visite à une station d'épuration modèle à Lille (crée par l'institut Pasteur) ou il avait conçu un décanteur pour l'eau chargée en calcaire (voir le plan de droite),
L'ingénieur Lamy modifia ce décanteur pour traiter des eaux boueuses et l'implanta à Colombes.
De l'air insufflé dans le tube du milieu soulève les impuretés, les remonte dans le tube central.
Elles se déposent ensuite dans le fond du décanteur.
Ce décanteur fonctionna jusqu'en 1927 était petit (5.15m de haut et 2.8m de diamètre) nécessitait 7m3 d'air par m3 d"eau d'égout et traitait 70m3 d'eau par jour.
Ce principe:aération et décantation dans un seul bloc sera repris dans les années 58.

--1924 décanteur Gaillet . Ce vieux décanteur modifié de Mr Paul Gaillet , servait pour les eaux industrielles, a été essayé en 1924 1925 puis abandonné en 1926.

--1925 appareil "Activated Sludge". Le procédé "boues activées" consiste à mélanger des boues déjà traitées (dans lesquelles se sont développées des bactéries qui fixe l'azote, le carbone et le phosphore) dans les boues nouvelles. Les boues arrivent dans le bassin 1, puis après aération successives, dans le bassin de mélange 7 ou il reçoit 1/3 des boues activées de 8, ensuite les boues entrent dans le décanteur 9 par un cylindre répartiteur et se déposent au fond et sont extraites par un tuyau aspirateur.
l'aération se fait par des bulles fines issues de plaques poreuses. .
La photo situe l'endroit juste derrière le dernier bâtiment d'épandage le long de la route.

--1925 appareil Simplex 1. Très simple: un moteur de 2,5cv fait tourner des ailettes à la surface qui repousse les boues vers les 4 déversoirs de coins ou elles se déposent, en même temps le tube central de 90cm fait pompe et remonte les boues du fond.
Ce petit décanteur, ayant parfaitement rempli son but de 350m3/jour,
il fut décidé d'en faire un pour 4000m3/jour.
En 1927 1928 on testa le simplex comme ré-aérateur du "activated sludge" ce qui permit de faire 1400m3/jour.

--1931 station simplex . On décida en 1923 que c'est sur les terrains achetés en 1911 que seront implantés les différents procédés de traitement en vue d'équiper la future usine de traitement d'Achères.
A gauche de la photo, prise vers 1931, les 12 bassins d'aération suivi à droite de 4 bassins de clarification de 150m3.
Le bâtiment servant aux moteurs et pompes.
Basé sur le simplex de 1925, mais prévu pour 4000m3/jour .

--1932 station Hygea Simplex".
Ici le mélange d'eau à épurer et de boues activées monte le long de tubes analogues à ceux du Simplex, mais en étant, non plus aspiré par la rotation d'une roue, mais émulsionné par insufflation d'air.
Les boues activées en excès dégageant des odeurs posaient un problème.La solution fut de les injectes dans les bassins de décantation avec les boues nouvelles puis de les traités par chauffage dans des digesteurs et ainsi de récupérer les gaz

--1932 digesteur imhoff. Premier essai de digesteur à Colombes qui consiste à fermenter les boues chauffés par circulation d'eau chaude et récupérer les gaz dans un gazomètre.
Dans un bâtiment à deux étages le haut est utilisé pour la décantation primaire et l'étage inférieur assure la digestion des boues.

--1935 décanteur digesteur Dorr. Le décanteur longitudinal de 350m3 permet d'éliminer les petits débris.
il est réalisé par des grilles fixes de 15 à 45 mm et de râteaux qui sont actionnés par des flotteurs qui montent lorsque les débris bloquent l'écoulement.
il traite à 50% 6000m3/jour.
Le digesteur lui fait 800m3 de forme cylindrique avec radier et toit tronconique, Il comporte un chauffage par serpentin tournant autour d'un axe vertical assurant en même temps le chauffage et l'agitation.

--1958 vue générale. Voici une vue partielle du site en 1958.
Les essais réalisé jusqu'en 1936 permirent de lancer une première tranche de la station d'épuration Achères I en 1939 mise en service en 1942.
et aussi de décider d'autres essais à Colombes en particulier "activated sludge" + décanteur Hartley.

Ainsi se prolongeât les essais pour pouvoir ensuite lancer Achères II en 1965-66.

21) Les nouveaux émissaires.
Les nouveaux emissaires Les nouveaux emissaires émissaire Sèvres Acheres par Rueil émissaire Sèvres  Acheres par Nanterre émissaire Saint Denis Acheres émissaire Clichy  Acheres par Argenteuil émissaire Clichy Acheres par Bezons  Siphon place de la boule

--Projet d'émissaire de 1910. Dès les années 10, il devint évident que l'on ne pourrait pas tenir longtemps avec un aqueduc qui permettais d'envoyer 10m3/s à Achères.
En 1910 naquit un projet d'un nouvel émissaire partant de l'usine de Colombes sur la digue avec un pont situe vers l'actuel Charles Peguy pour rejoindre Achères.
Tout fut voté en juin 1913, mais je suppose que la guerre mis heureusement fin à ce projet...

--Les nouveaux émissaires. La guerre passée,on décidât donc vers 1930 de faire d'autres émissaires pour envoyer une prévision de 30m3/s soit 240.0000m3/jour!!

1) SAR, Sevres-Achères par Rueil. Conçu en pente naturelle, composé de 1 conduite de 3.75m intérieur,18.8km dont 800m de siphon, prévu pour 10m3/s.
Il passe à 60m sous le mont-Valérien. Les travaux commenceront en 1935, s'arrêtèrent, à cause de la guerre, entre 1942 et 1950;
Il sera mis en service en aout 1954.
A noter la performance en 1935 pour creuser ce tunnel tortueux avec une pente de 0.15m/km.
Il fut prolongé entre 1935 à 56, vers le pont de l'Alma, pour récupérer les égouts de Paris sud.

2) SDA Saint-Denis-Achères. Construit entre 56 et 66 il fait 11.8km et 3.75m de diamètre intérieur pour un débit de 13.5m3/s
Il part du fort de la Biche à Epinay pour rejoindre Achères.
Il fait suite à l'émissaire Pantin-Epinay fait entre 1934 à 1944 dont on voit le terrassement sur la photo.

3) CAA Clichy-Argenteuil-Achères. Construit entre 1964 et février 1972,
il fait 11.2km et 4m de diamètre intérieur avec une pente de 0,2m/km pour un débit de 15m3/s
Il part de Clichy traverse Asnières Colombes (vers le pont d'Argenteuil) puis tout droit pour rejoindre Achères.
Pour assurer un bon débit par temps sec et la nuit on met en service 4 vis d'Archimède à l'arrivée d'AchèresIII.
photo ci contre.

4) CAB Clichy-Achères par Bezons. Construit entre 1972 et février 78 il fait 12.3km et 4m de diamètre intérieur pour un débit de 20m3/s
Il part de Clichy traverse Asnières, Courbevoie, Colombes, Bezons, la Frette Achères.
Sur la photo utilisation d'un excavateur à godet orientable Memco qui creuse dans les marnes.

5) SAN Sevres-Achères par Nanterre. Il avait 4 émissaires pour traiter le nord de Paris, mais en temps de pluie au sud l'émissaire SAR ne suffisait plus et entrainait beaucoup de déversement dans la seine. il fallait donc creuser un nouvel émissaire: SAN.
17km de long 4m de diamètre, 3.25m dans les siphons permet un débit de 13m3/s. Construit entre 1986-94.
plus de détail sur ce pdf ICI.
Il était impossible de traverser la seine sans siphon, et pour garantir sa solidité il fallut descendre jusqu'à la couche de craie.
Voici une vidéo de la construction du siphon en partant de Carrières.

-- Siphon du SAN.
1. On introduit une boule métallique vide de diamètre inférieur (9/10") à celui du siphon.
2. La boule est lestée d'eau et descend jusqu'à la branche inférieure du siphon.
3. Un mécanisme à retardement vide l'eau par de l'air comprimé.
La boule devenue plus légère que l'eau roule et remonte le siphon.
4. L'eau gicle autour de la boule poussant la "dune" ou produit de curage.
5. La boule remonte ainsi jusqu'à la chambre aval du siphon.
Les matières détachées continuent ensuite.
Le SAN vient de la rue de saint Cloud et le siphon part sous la rue Gambetta.

22) Et l'assainissement de Colombes ?
assainissement de Colombes  la rue Paul Bert actuelle, vue du pont. Station de pompage Paul Bert Déversoir d'égout Charles Péguy Déversoir d'égout Charles Péguy Déversoir d'égout pont de Bezons raccordement CAA.jpg raccordement CAA.jpg

-- Place Du pont-neuf. Paris était en partie traitée,
mais pour Colombes pas de changement les égouts se rassemblaient pour descendre la rue Paul-Bert et ensuite se jetaient tout bêtement dans la Seine à gauche du Pont-neuf.
Sur la photo les cafés restaurants qui bordent la place.
Derrière les cafés de gauche des maisons dont la dernière a disparue en 2014.

-- La station Paul-Bert . Même vue actuelle.
En 1929 on décidât de racheter 2 propriétés de l'avenue de la victoire qui se trouve à droite de la photo, pour construire une station de pompage pour récupérer toutes les eaux qui descendent de Colombes et les renvoyer dans l'usine des eaux.
Cette station de pompage (sur la droite de la photo) fonctionna à partir de 1933 ou on la voit sur les vues aériennes IGN.
Le café, qui était devant, disparu, je pense pendant la guerre.
Toutes les maisons de gauche disparurent, elles, avec la construction de l'A86 et l'élargissement de la rue Paul-Bert.
La dernière que que l'on voit sur cette photo disparue en 2014.

-- Fonctionnement de la station. En 2, les eaux d'égouts arrivent venant du coté Bezons et coté Colombes.
J'ai tracé en noir sur la map l'emplacement (approximatif) de ces égouts.
En 3, elles sont filtrées et décantées.
En 4, elles sont pompées.
En 5, elles sont envoyées, par régulation, vers l'usine de eaux pour être traitées.
Ou bien en 7, vers la Seine, en période de crues.
En 1972 suite à la mise en service de l'émissaire CAA "Clichy Achères Argenteuil", les eaux y seront envoyées.
Puis avec la création de l'usine SIAAP les eaux vont vers celle ci.

-- Déversoir Charles Péguy. Construit le long de l'ancienne digue (maintenant A86) un collecteur recueillait et recueille encore les égouts de colombes nord.
Trois déversoirs sont installés pour faire face aux gros orages, un à droite du pont de Bezons, un rue Franckental et au milieu celui de Charles Peguy qui depuis 2009 est équipé d'une porte automatique alimenté par un paneau solaire que l'on voit à gauche du passage pieton de l'a86.
Il se déclenche lorsque le niveau est trop haut pour évité les débordement et à l'inverse se ferme lors des crues.
Toutes les eaux sont aspirées par la station Paul Bert qui les renvoies:
-soit sur la nouvelle usine SIAAP,
-soit vers la station de raccordement coincé au 176 av de Stalingrad qui les aiguille sur le CAA

--Situation du déversoir Péguy. Sur cette image on voit, à coté de la passerelle, la cellule solaire qui sert à alimenter l'automatisation du moteur du déversoir.

--Situation du déversoir Bezons. Voici l'emplacement du déversoir du pont de Bezons ( situé sur territoire de Nanterre).

--Branchement 1 sur le CAA. Après 1972, à la création de l'émissaire CAA l'évacuation de la station Paul Bert put alors etre raccordé soit a l'usine des eaux soit au CAA qui passe à cet endroit.
Sur la photo on voit à droite les plaques d'égout qui accèdent au CAA dont l'une est marquée CAA.

--Branchement 2 sur le CAA. Un autre raccord d'égout au CAA se trouve au 176 de l'avenue Stalingrad coincé entre l'A86 le chemin de fer et l'avenue de stalingrad.

23) Le SIAAP et l'usine nouvelle.
Création du SIAAP L'usine Seine centre L'usine Seine centre fonctionnement L'usine Seine centre dégrilage L'usine Seine centre déssablage L'usine Seine centre décantation  L'usine Seine centre décarbonisation  L'usine Seine centre capture de l'azote L'usine Seine centre dénitrification

-- Création du SIAAP. En 1964 le découpage des départements seine et seine&oise à reporté l'administration de l'assainissement aux divers départements, cela créa un flou.
Le "SIAAP",
Syndicat Interdépartemental pour l'Assainissement de l'Agglomération Parisienne, fut créé en 1970, pour tout les départements de la petite couronne (en jaune),
et aussi traiter les eaux de communes extérieures (en bleu),
soit 289 communes au total.

-- Création de l'usine Seine-Centre . dès les années 60 il fut évident que l'on ne pouvait pas faire "tout à Achères".
Il fut décider 2 usines en amont:
Seine-Marne à noisy dans la Marne et
Seine-Amont à Valenton,
et surtout SEINE-CENTRE sur les terrains de Colombes ou se trouvait le centre d'essais.
étudié en 1970 commencé en 1973 et mis en route en 1978.

-- La station SEINE-CENTRE. La station d'avant-garde de Colombes, a une capacité de traitement de 240000m3/jour d'eaux usées,
(soit autant que ce qui était prévu d'envoyer à Achères en 1930),
Traitement très poussé, éliminant:
-les matières en suspension,
-la pollution oxydable, responsables de déficits d'oxygénation de la Seine,
-mais aussi une forte proportion des nitrates et des phosphates.
Surtout, elle sera capable de faire face aux orages grossissant le flot d'eaux sales arrivant à la station, (jusqu'à 12 m3/s au lieu de 7 m3/s).
Quant aux boues, elles pourront être soit incinérées sur place, soit valorisées dans l'agriculture, dans le respect des exigences européennes de la protection de l'environnement.

-- Dégrillage. A l'arrivée, les eaux passent au travers de grilles mécaniques à nettoyage automatique de plus en plus fines où sont retenus les déchets volumineux. Ces déchets sont compactés puis transportés vers une usine d'incinération d'ordures ménagères.

-- Déssablage Déshuilage. Les sables se déposent dans le fond des déssableurs, d'où ils sont extraits par raclage puis égouttés, stockés et évacués.
Dans ces mêmes ouvrages, une fine aération fait remonter les graisses à la surface où elles sont raclées. Elles sont soit incinérées sur place, soit envoyées vers des centres d'élimination spécialisés.

-- Matieres en suspension. L'élimination des matières en suspension et de la pollution phosphorée est réalisée sur des « décanteurs lamellaires ». L'ajout de réactifs précipite les phosphates et agglomère les particules en suspension qui se déposent plus vite sur les multiples lamelles.
Les boues sont évacuées vers la déshydratation, puis sont soit incinérées sur place avec traitement poussé des fumées, soit évacuées pour amendement.

-- Elimination carbone. 1er étage constitué de 24 filtres aérés de traitement biologique "Biofor" par l'apport d'oxygène permet aux bactéries fixées de se multiplier et de consommer la pollution carbonée qui est dissoute dans l'eau.
L"eau arrive dessous passe dans des buselures (50 par m²) entre lesquelles les diffuseurs d'air (de 19 à 25 au m²) apporte l'oxygène.
au dessus 2 couches de gravier de 15cm avec au dessus 3m de biolite (argile ou grès de 3,5 mm de diamètre) ou nichent les bactéries.
CO + O2=> CO2

-- Elimination azote. Dans le 2iem étage 29 filtres "BIOSTYR", la pollution carbonée étant éliminée, ce sont des bactéries spécialisées dans l'élimination de la pollution azotée qui se fixent sur les billes de polystyrène. Toujours en présence d'oxygène, l'azote ammoniacal est transformé en nitrates, déjà moins nocifs pour la rivière.
NH4+ +O2 => NO2- + NO3-

-- Elimination nitrate. Dans le 3iem étage "BIOFOR", un nouveau type de bactéries, en l'absence d'oxygène, va transformer les nitrates en azote gazeux qui se dégage dans l'atmosphère.
12 filtres alimentés en eau nitrifiée sont utilisés pour l’étape de dénitrification. Cette étape se déroule avec l’ajout d’un substrat carboné, le méthanol, en condition d’anoxie (pas d'oxygène).
NO3- + méthanol => N2

24) I.G.C.N. et SPID, les derniers maillons.
I.G.C.N.  Le SPID Le puit P1 I.G.C.N.  I.G.C.N.  et CAA I.G.C.N. et CAB

-- I.G.C.N. La décision de créer la nouvelle usine de Colombes entrainât la nécessité de pouvoir mailler les différents émissaires de façon à pouvoir aiguiller leurs eaux de l'un à l'autre en fonction des besoins.
D'où l'idée d'un conduit reliant le CAA et le CAB :
Intercepteur Genevilliers Colombes Nanterre
Sur la map vous pouvez suivre en rouge l'intercepteur.
en bleu le CAA et le CAN,et en noir les principaux égouts de Colombes et le collecteur qui est pompé par la station Paul-bert.
A noter que le parcours du vieil émissaire général à l'intérieur du SIAAP à changer maintenant.

--Construction du puit P1 et de l'I.G.C.N.
P1 est une énorme fosse de 21.5m de diamètre intérieur, fichée dans l'argile à 75m pour la stabilité.
La première chambre qui descend à 27.6m est celle qui permettra de percer les deux parties de l'IGCN puis ensuite contiendra les pompes pour envoyer les eaux vers l'usine.
la partie profonde 46.5m servira a creuser un immense réservoir de stockage futur.
Voici une vidéo de la construction du puit P1 et des deux branches de l'intercepteur.

--Construction du SPID. SPID:
Station de Pompage de l'Ile aux Draps .Le SPID est aussi une énorme fosse de 25.5m de diamètre, 1m épaisseur, 42m de profondeur.
Ce puits situé juste sur l'emplacement de l'ancienne USINE A.
Il contient l'ensemble des pompes reliant l'intercepteur IGCN à l'usine Seine Centre ainsi que les pompes alimentant notre vieil aqueduc
Voici une vidéo de la construction du SPID et des trois tunnels.

-- Fonctionnement du maillage. l'usine Seine centre de Colombes était alimentée que par le vieil émissaire général.
l'intercepteur permet maintenant de récupérer les eaux du CAA à la limite de Gennevilliers ou celles du CAB au pont de Bezons. Et aussi de stocker, durant les fortes pluies, le surplus.
Cela permet surtout de facilité les travaux d'entretien dans les émissaires.
Le pompage est fait dans le SPID ( carré rouge) qui sert de stockage, en même temps que le petit puits P2( marqueur bleu) situé sous l'entrée du SIAAP.
Ensuite un ensemble de vannes gèrent les réceptions venant du p2 ou de l'émissaire général et l'émission vers l'usine Seine centre ou/et vers Acheres à travers l'émissaire général

-- Situation du raccordement CAA. sur la vue la plateforme qui permet d'accéder au CAA
Sur la map bleu le CAA qui traverse ici la seine
en rouge l'I.G.C.N qui se trouve dessous et qui récupère sur commande les eaux du CAA.
en noir le conduit d'égout qui rejette les trop plein en cas de pluie...

-- Situation du raccordement CAB. sur la vue la plateforme qui permet d'accéder au CAB
à sa droite la sortie des eaux en cas de trop plein de pluie...
Sur la map bleu le CAB qui traverse ici la seine
en rouge l'I.G.C.N qui se trouve dessous et qui récupère sur commande les eaux du CAB.
a gauche en rouge pointillé l'IGCN devrait plus tard rejoindre le SAN...
en noir le conduit d'égout qui rejette les trop plein en cas de pluie, avec la jonction avec le réseau d'égout de la station Paul Bert.

25) Bibliographie.
Bibliographie.

Ici je termine ce descriptif sur l'assainissement et l'usine des eaux de Colombes
J'ai passé volontairement certains sujets, comme les usines d'Achères.
Veuillez excusez la mauvaise précision de certains dessins sur la map et je pense quelques erreurs de situation de certains éléments que j'ai fait par de nombreuses déductions.

Presque toutes les images et textes sont extraits:
Soit du site de SIAAP sur lequel vous pouvez trouvez beaucoup d'autres renseignements.
soit sur le site de GALLICA
Sur les égouts de Paris voir ce RAPPORT
Merci à la revue TRAVAUX qui ma fournit des renseignements sur la construction de l'IGCN.

Vous pouvez trouver aussi en bibliothèque l'excellent livre de 1993
"HISTOIRES D'EAUX à l'usine de Colombes"
écrit sous la direction de Mme la conservatrice du musée de Colombes Mme Élisabeth Lezé-Olivier.