--Préambule.
Dans les 9 parties suivantes,
je vous tracerais l'évolution des principales constructions du quartier Europe du haut entre 1921 et 1949.
Dans la dernière partie, l'évolution de 1921 à presque nos jours...
Voici la vue de 1933.
On y voit de nombreuses constructions dans la partie Henrotte dont la plupart sont des HBM.
et dans la partie Entre-deux-cours les terrains étant peu cher de nombreuses maisons sans étages souvent construites sur d'anciennes baraques en bois d'avant guerre.
Cliquez sur l'image pour agrandir
Comparer avec les vues de:
--1924 La rue de Strasbourg
L'OPHBM (Office d'Habitations à Bon Marché) est créé à Colombes en 1920 .
Deux jeunes architectes de 30 et 20ans:
Gaston TRÉANT et Juliette MATHÉ
une femme !! sont chargés de ce premier HBM de Colombes.
Ayant récupéré un terrain en longueur situé entre l'avenue Auguste Victor Bocquet (qui existait déjà en 1920) et la bordure de l'ancienne propriété Henrotte,
ils y dessinèrent deux groupes d'immeubles de 5 étages, suivit de 10 beaux pavillons sur jardin, le tout déservi par une nouvelle voie (petite) qui sera nommée rue de strasbourg.
Sur cette vue le photographe a pu se reculer car les HBM qui sont maintenant là, ne seront construit qu'en 1931-32
On voit les 6 boutiques, côté rue saint Denis, dont la boulangerie qui résiste encore.
-- Autre vue.
Sur cette vue,
à gauche le boulanger,
au milieu belle vue (disparue) sur les collines avec les 4 cheminées de l'usine des eaux et un aperçu sur les petites maisons-jardin du même ensemble HBM.
vue
-- rue de Strasbourg en 1945.
Toujours la même belle vue sur les collines,
et au fond l'usine B des eaux encore existante et à sa gauche un amas qui est le reste de l'usine A bombardée par les alliés le 29 Avril 1942,
cette usine seras détruite en 1949.
Dans la boutique de droite, ou on voit des caisses de vin sur le trottoir, se tenait un marchand de vin, dans lequel, avec mes collègues d'ERICSON dans les années 80, on venait s'approvisionner pour faire les pots du vendredi :-))
Dans cette boutique, il y avait un grand plateau monte-charge, manœuvré par de grand volant et des cordes, qui permettait de remonter les caisses du sous-sol...
-- rue de Strasbourg vue d'en bas.
Fin 1932 le HBM du 205 rue saint Denis est construit, on le voit ici au fond de cette vue
vue
Un magnifique HBM
HBM conçu par les mêmes architectes Tréant et Champy, 10 ans après celui, en face, de la rue de Strasbourg.
Construit en béton, couvert de briques disposées de façon décorative, la façade se compose de plusieurs plan rentrants vers le centre,
de fenêtres de grandeurs différentes, dont des œils-de-bœuf,
elles mêmes soulignés par des balcons linéaires en béton, et même des appuies de fenêtres triangulaires.
Une autre barre similaire est au fond du lotissement avec 4 blocs au milieu desservis par une allée centrale commençant par un porche en brique
et deux portes piétons.
À gauche du rdc, la plaque noire indique l'appartement ou habitait René Légé abattu sur le pont des eaux.
Rue st Denis avec les deux HBM.
À droite le HBM du 205 rue St Denis,
la maison qui suit est le 199 de la rue maintenant caché par un immeuble plus récent
À gauche la rue de Strasbourg,
la 1re boutique est le même quincailler, que j'ai connu dans les années 80, qui était à l'ancienne:
Tout dans des petits casier tiroir en bois; Vous demandiez il trouvait...
Derrière les HBM un pavillon et la deuxième partie de la rue Ambroise Paré qui allait jusqu'à Youri-Gagarine.
Le gymnase et l'école n'arriveront qu'en 1970...
Mort d'un résistant René LÉGÉ.
Stèle souvenir près du pont.
Une stèle informative a été installée près de l'endroit ou il fut fauché.
Cité Ambroise Paré.
Construit en 29 juste après la cité du 1-9 rue PaulBert, par la S.T.R.I.I.P.
Société technique de réalisations immobilière et industrielles Parisiennes ,
par les mêmes architectes
André CROIZÉ et Eugène LANGELEZ.
Ils conservent le même design et la même fabrication en béton, avec une entrée fermée donnant sur une cour desservant les 7 blocs de bâtiments.
Cité Ambroise Paré l'entrée.
Voici la vue actuelle de l'entrée qui est presque une copie de l'entrée du 1-9 rue Paul Bert( voir ICI)
Qui est Ambroise PARÉ.
Ambroise PARÉ (1510-1590) est le père de la chirurgie moderne.
Il acquit ses connaissances sur les champs de bataille, puis en tant que chirurgien officiel du roi Charles IX.
Voici une vidéo
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intéressante sur la vie Ambroise PARÉ et ses inventions.
Vue depuis le sud-est.
Dans les années 30, les automobiles encombraient le carrefour qui est maintenant la "place du Général Leclerc".
La fontaine du grand jet trônant au milieu gênait et fut enlevée.
Il fut décidé de transférer sa statue avec ses chérubins au milieu de la pelouse du square.
Sur cette vue (vers 1950) on voit bien les dimensions de ce jet avec les fleurs qui remplace le bassin.
Cette statue resteras jusqu'à la restauration du square des années 70.
Vue du nord-ouest vers 1930.
Autre vue des années 30 prise du haut de l'allée des tilleuls de l'ouest.
Photo prise avant que le café Edgar Quinet soit là.
On faisait du sport dans le quartier,
ainsi le dimanche 6 juillet 1930 eu lieu:
un championnat d'épée des cours du soir au square Edgar Quinet, cette réunion fut suivit d'un déjeuner.
1930 fin de la vue panoramique
Vers 1928-30 la vue panoramique commence à se boucher.
Un immeuble qui ne comporte d'un étage apparait au 132 rue saint Denis.
Je doutais un peu, mais en examinant les cotés actuels de cet immeuble de 5 étages, on voit une petite marque de séparation au dessus du 1er
Il a donc bien été construit en deux fois.
Sur la vue aérienne de 1933
il y a une ombre qui correspond à un seul étage alors qu'en 1949 elle fait bien 5 étages.
~1930 15 bd Edgar Quinet.
Bel immeuble des années 25-30 en brique et décor en briques qui continu à vivre encore quelques années...
~1930 24 bd Edgar Quinet.
Autre pavillon de particulier qui construit vers 1930 un beau pavillon "Les Marguerites" dont les mosaïques sont classées .
~1930 Café Edgar Quinet.
Il manquait dans le quartier,
le point de ralliement obligé.
Ce fut fait, dans les années 30,
avec ce bâtiment en V
au coin de edgar-Quinet et Gay-Lussac.
~1930 23-25 bd Edgar Quinet.
Cet ensemble d'immeuble moins connu de 7 étages, est composé de trois corps en U dont seul la face arrière est sans fenêtre.
Construit en béton avec parement en brique.
Coté rue, les fenêtres du milieu sont avancées entre deux bandeaux verticaux en béton style moderne.
1939 Cinéma Le Vox.
À la fin des années 30 les cinémas sont les divertissements les plus fréquentés.
Après le Colombia (rue de l'orme),
les Vallées (rue des vallées),
le Pierrot blanc (rue de chatou),
puis après 1918,
le Palace (rue st Denis),
la Bombonière (rue Gabriel Péri),
une dernière salle s'ouvre à Colombes en 1939: "le VOX"
au 27 bd Edgar Quinet.
Mais dans les années 50-60 avec la télévision, les salles fermèrent...
Voici ce bâtiment transformé en restaurant
Qui était Edgar Quinet.
Edgar Quinet (1803-1875), fils d'un soldat de la Révolution, pur républicain anticlérical.
Féru de poésie épique, il en écrit beaucoup sur napoléon et ses batailles.
Dans ses œuvres et actions, il participera à la montée des républicains, mais l'arrivée de NapoleonIII,
le forcera à s'exiler à Bruxelles puis en Suisse.
Avec son œuvre majeure de 1000 pages en 1865: "La Révolution", il devient
«la conscience du parti républicain ».
Il revient en France à la chute de NapoleonIII en 1870.
Ceci explique que Colombes est choisit en 1914 ce pur républicain anticlérical pour nommer cette nouvelle rue.
10-12 Edgar-Quinet.
Suite au dépeçage des terrains Henrotte, une partie fut vendue aux particuliers.
C'est le cas de la famille Golaz qui fit construire un magnifique pavillon au 10 bd Edgar Quinet en 1926.
Son architecte Mr Guibert se fit construire sa maison au 12 (à gauche).
Sur ce terrain du 10 Edgar Quinet ,
(peut être soutenu par Mr Golaz),
deux associations s'y tinrent:
-En 1924 "L'espérance Colombienne",
société de tambours et clairons et trompètes qui tiendra de nombreux concerts à Colombes et la banlieue jusqu'aux années 30.
-Une société de tir les "Carabiniers Colombiens" qui organisait des tirs à la carabine à 10m sur cartons dans le jardin du 10 Edgar Quinet.
cette société deviendra "L'union des sports de Colombes" en 1932.
Autre vue du 10-12.
Sur cette vue on voit bien un énorme cèdre de 50cm de diamètre sur plus de 30m qui était là depuis longtemps...
J'ai visite cette maison en 2011,
elle était très jolie, avec beaucoup de boiserie type chalet.
La demeure des Golaz était frappée d'expropriation depuis 1985.
et vécue ainsi jusqu'en 2013....
On détruit le 10-11 Edgar Quinet.
le 01 octobre 2013 les pelleteuses rase le 10 et le 11 Edgar Quinet
et même le cèdre presque centenaire qui se trouvait en limite de propriété....
1927 34-46 Rue Gabriel Péri
La rue Gabriel Péri (rue de Nanterre) bordait la propriété Henrotte.
En 1927 cette partie boisée fut vendu et construite de 5 bâtiments,
les 34, 38, 42, 44, 46 Rue Gabriel Péri actuel
Bâtiments de diverses hauteurs (2,3,4,6 étages) et de tout styles de ces années,
le 44 présente des fresques art-déco au 1er et 5ie étages
Nota: le bâtiment du 42 avait été affecté au 2 rue de Bezons lors de sa construction comme le montre le chiffre "2" sur son fronton.
Les terrains entre Gabriel Péri et Gounod reste encore très vert, et abrite encore
deux acacias, dont un daterait de Henri IV.
Acacias anciens du 42 Gabriel Péri.
Rue Ampère.
Cette rue fut d'abord pavillonnaire jusqu'aux années 40.
5 pavillons sont créés vers 1925-30:
Au n°1 un magnifique pavillon style moderne des années 25-30
(comme en faisait l'architecte Louis Sue),
Au n°2 et 3 deux pavillons meulière classiques.
Au 10-12 un pavillon double symétrique style moderne, avec de belles portes chêne décorées de fer forgé
Vue de ces pavillons:
Qui était André-Marie Ampère.
André-Marie Ampère, né en 1775 à la fin du siècle des lumières ou la sciences fusait des idées de tout bord.
Autodidacte touche à tout,chimie, mathématique, il devint professeur.
En 1820 partant de l'observation de l'expérience de Ørsted,
il l'étudie en une semaine, l'analyse puis posera les bases de la théorie de l'électromagnétisme.
Il posera aussi les principe de communications télégraphiques, du galvanomètre, du solénoïde.
Il mourut délaissé en 1836,
mais en 1881 on donneras son nom à l'unité de valeur du courant électrique:
l'ampère ( "A" ).
Voici une vidéo
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intéressante sur la vie d'Ampère (oui mais 15mm).
~1930 rue Gounod
Juste au dessus du square, le terrain qui domine la rue Gounod est encore bien vert, c'est le reliquat du parc Henrotte
Mme Golaz, qui habitait au 10 Bd Edgar Quinet, m'a dit que, dans les années 25-30, il y avait plein de cerisiers.
Un bel immeuble, style pavillon, s'y installa vers 1930 au 5 rue Gounod.
L'architecte profitât de la déclivité du terrain pour créer 3 garages, alors que de l'autre coté le jardin restât horizontal.
Qui était Charles Gounod
Charles Gounod (1818-1893)
Compositeur Français dont les premières œuvres eurent du mal à être reconnues jusqu'à "Roméo et Juliette" à 49 ans,
puis fuyant la guerre de 70 en Angleterre il revint lassé et souffrant composa encore 6 opéras.
Il composa aussi plus de 25 messes, requiems ou musiques.
À noter parmi ses œuvres un opéra "cinq-mars" basé sur l'histoire du duc de Cinq-Mars, mignon de Louix XIII, qui comploteras contre Richelieu et fut exécuter en 1642
Il existe une mignonne petite avenue Cinq-Mars à Colombes sur le plateau.
Voici Ave maria de Charles Gounod en video ( 8mn)
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J'ai choisi cette musique, plus reposante du répertoire de Gounod.
École de la Reine Henriette.
1930: avec les nombreux HBM et immeubles neufs, il fallait des écoles proches.
C'est ainsi que naquis le groupe scolaire de la Reine Henriette:
--Une école maternelle au croisement de la Reine Henriette,
--Une école de fille avec son entrée rue Gay Lussac,
--Une école de garçons dont l'entrée était rue de la Reine Henriette.
Les premiers directeurs furent Mr et Mme Vuagnat.
Sur cette vue aérienne on distingue la maternelle et les 4 petites classes
Le grand bâtiment de deux étages divisé en deux : garçons en haut et filles en bas,
avec les les cours séparées qui restèrent obligatoire jusqu'au 15 juin 1965.
Rue Gay Lussac: école des filles.
Photo de l'entrée de l'école des filles.
Cette façade existe encore.
On aperçoit la maternelle en bas de la rue.
L'école de la reine Henriette, conçue sur les plans de l'architecte Henri Oudinot, fut inaugurée en 1933.
Rue Gay Lussac: école maternelle.
Belle petite maternelle en briques décoré sobrement, avec entrée cossue.
Elle disparu en 2003 pour la construction du nouveau collège...
Comme le reste de l'école, elle fut conçue par Henri Oudinot
Noter que Henri Oudinot conçue aussi:
en 1904 la poste de la rue de l'orme
le pavillon du 38 Bd Gambetta
L'immeuble de 4 étages du 17 rue Joseph Pené
Vue actuelle du collège Gay Lussac.
Vue 3D actuelle de l'ensemble du nouveau collège Gay Lussac qui accueille 480 élèves.
Livré en 2004 par le conseil général des hauts de seine.
Conçu par les architectes Donnadieu, Daudré-Vignier.
Avec un cout de 10.170.000€ pour une surface de 7350m2.
le grand bâtiment ancien de l'école garçons et filles à été conservé, avec la cour unique.
Au début de la rue Gay Lussac une nouvelle maternelle de 160 places à été construite en 1962.
Qui est Gay Lussac.
Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850).
Il énonça la "loi de Gay Lussac" en 1802:
Pression= constante x Température.
Au cours de deux ascensions en ballon, il battit le record d'altitude (7016m).
Avec Jacques-Louis Thénard, ils préparèrent les péroxyde et les alliages des métaux alcalins,
ainsi que les propriétés chimiques du phosphore et du soufre, et découvrirent le bore,
isolèrent le silicium, préparèrent les ammoniures alcalins, les acides fluorhydrique et fluoborique...
Après avoir effectué les premières mesures de densité de la vapeur,
Gay Lussac étudia encore l'iode et découvrit l'acide cyanhydrique.
Il construisit également le baromètre à siphon (1816),
inventa l'alcoomètre centésimal et mit au point des procédés d'affinage des métaux précieux.
~1930 la rue Saint Denis .
Voici la vue aérienne de la prolongation de la rue Saint Denis en 1933.
il reste beaucoup d'espace vert de l'ancienne propriété Henrotte.
à noter en haut à droite une autre propriété très ancienne avec une maison aussi cossue, qui était un résidu d'une aile de l'ancien château.
elle disparaitra après guerre...
Peu de bâtisse encore, à part de l'immense immeuble (pour l'époque) du 112 rue St denis.
104 rue Saint Denis.
Dès 1930 le petit pavillon classique du 104 rue St Denis apparu tout seul, tranquille.
il le restera jusqu'au années 50...
Et en 2020 les trois pavillons disparaîtront sous les pelleteuses des promoteurs...
112 rue Saint Denis.
L'architecte M.F.BAILLY construisit aussi un immeuble Parisien au 23 Rue de la Chine Paris.
Vue de la rue cet ensemble de 6 étages semble classique mais en vue aérienne, on constate que tous les autres appartements sont soit intérieurs soit dans les alvéoles rentrantes extérieurs.
Ce qui enlève toutes les vues magnifiques qu'ils pouvaient avoir à l'époque.
Ce qui empire aujourd'hui avec le nouvel immeuble finit en 2017 qui lui est accolé à gauche...
Comme dirait Quéhenen c'est une caserne...
179 et 183 rue Saint Denis.
Ces deux pavillons classiques ont étés construit sur l'emplacement de l'étang de la propriété Henrotte que l'on voit sur la vue aérienne de 1921.
Derrière leurs terrains on retrouve un mur qui à l'époque de la photo Henrotte était des rochers.
Cette déclivité doit dater de l'ancien parc du château...
Évolution 1921-1970.
Pour finir voici en vue aérienne l'évolution du quartier Europe du haut entre 1921 et 1970.
de base la vue de 1921 déjà vu.
Cliquez sur l'image pour agrandir
Comparer avec les vue de:
-- On construit autour du square! Entre 1921 et 1933,
Colombes a pansé ses plaies.
Poussé par le renouveau industriel, l'aviation, l'automobile, l'électricité, qui lui attire des centaines d'ouvriers,
Colombes doit construire...
La ville et les nouveaux OPHBM s'emparent de nombreux terrains dans ce quartier.
Cette affiche fut demandée par le Comptoir Central de Crédit pour vendre les terrains quelle avait récupéré de la faillite Henrotte.
Conçue par l'affichiste Julien Lacaze élève de Renoir.
Elle représente le square en 1914 de façon très réaliste.
Au premier plan l'entrée vers le kiosque (entrée qui disparue, je pense dans les années 60.
À gauche au fond, le petit étang qui restait du domaine Henrotte et derrière le pavillon encore existant au 5 de la rue de la Reine Henriette