Depuis son achat en Décembre 1906 le journal Le MATIN veut en faire un terrain parfaitement aménagé, à la disposition de la jeunesse des écoles et ateliers le jeudi et le Dimanche.
On peut situer sur le plan l'ancien pavillon de pesage (en orange)
au dessus le batîment nouveau rond de l'infirmerie.
Il semble que ce bâtiment ne fût jamais construit car non visible sur les photos,
finalement l'aménagement du stade a été réduit à sa plus simple expression ...
et au dessus l'emplacement des anciens boxes transformés en vestiaires.
On peut voir l'emplacement des sept terrains alloués au organisations sportives
Celui en haut à gauche était dédié au tennis.
En image celles parues dans le journal LE MATIN du 05 mars 1907.
Après les travaux le Stade du MATIN fut inauguré en grande pompe le 24 Mars 1907.
Dès 14h de nombreux train spéciaux déversent une foule extraordinaire (près de 20000 personnes)
La foule attends le Général Picquart (chef des armées,celui qui a défendu Dreyffus) accueilli par le rédacteur en chef du MATIN.
On assiste ensuite au premier match de la finale du championnat militaire de football rugby (à l'époque c'était le football de la ville de Rugby) entre l'école de Joinville et le 57iem d'infanterie de Dijon (écrasé 59 à 0)
Ce match fut suivi par un cross country de 8km avec 23 participants gagné par le champion de l'époque Edmond FILLIÂTRE en 26mn.28s.3/5. (il a aussi remporté le premier marathon français en 1901 2h38'15")
Enfin le grand match de la journée de football rugby France-Angleterre entre l'équipe du London Hospital'set l'équipe mixte de l'U. S. F S. A. remporté par les Anglais 11 à 8.
23 participants prennent le départ de ce premier Cross organisé au stade du Matin de Colombes
Les concurrents parcourent deux fois la petite piste en peloton serré,
puis font deux tours complets du Stade le tout sur 8000 mètres de piste gazonnée ou labourée, jalonnée et tracée dans l'intérieur du Stade,
doivent sauter des fossés, des haies, des claies, escalader une porte de haras.
Ci contre le départ avec au milieu penché, maillot blanc, cheveux dégarnis FILLIATRE à droite le No 1 Bosquet et au milieu le 12 Doublet.
Dans les quatre photos suivantes on aperçoit à l'horizon l'église basilique d'Argenteuil qui est dans l'axe du stade .
Au premier passage devant les tribunes Filliâtre No6 précède Doublet No12 et Bosquet No1
Edmond FILLIÂTRE (1881-xx) fût un grand coureur du racing club de France qui a, entre autre, gagné le 1er Marathon de France à paris en 1901 en 2h38'15" (pour 40km)dont beaucoup suivirent son tableau d'entrainement voir ici
Comme on peut le voir les parcours d'antan sont plus proches des parcours militaires que des cross de stade d'aujourd'hui.
Filliâtre précède Bosquet et Doublet au passage de cette immense porte qui fait bien 1,9 ou 2m .
Quatre cents mètres avant l'arrivée, Filliâtre, du Racine Club de France, débouche sur la petite piste Doublet, du Stade Français, qui est à 100 mètres de lui, fournit un superbe effort, mais ne peut le rejoindre.
Filliàtre, vivement applaudi, passe premier le poteau, suivi de Doublet à 20 mètres.
Les arrivées, jugées par M. André Spitzer,
président de Ia commission de courses à pied de l'U.S,F.S.A., se succèdent rapidement
sont
1° Edmond Filliàtre (R. C. F.)
2° Doublet (S.F.);
3° Bosquet (M. G)
4° Sellier (R. C. T.)
5°Dutrey (M. C.)
6° Millerot (R. C. F.)
7° Drouet (S.F.);
8° Rothuys (U.A.I6r)
9° Lainsville (A. S. F.)
10° Watremez (S. F.)
11° Landriot (GA.S.S.M.)
12° Staath (S.A.M.);
13° Lutz (S.F.);
14° Gaudichard (CA.S.S.M).
15° Foulon (S. A. M.)
16° Desprez (M. C.).
Le premier a couvert les 8000m en 26'm.28 s. 3/5.
A noter que le record du monde du 3000m steeple actuel est de 2'58",
sur 8000m cela ferait au moins 24' !
Image des tribunes du Matin vers 1907 1908 que l'on situe en rouge sur le plan
Derrière on aperçoit l'ancien pavillon de pesage.
Au premier plan une "hirondelle" sans son vélo.
A partir de 1901 on a surnommés les agent de police "hirondelles" à cause de la marque de leur bicyclette et aussi à leur pèlerine qui flottait au vent.
Louis Prévost arrive en tête sur le stade de ce Cross country militaire du 8 mars 1908.
L'image est intéressante car elle permet de voir le chemin qui borde le terrain qui s'appela d'abord "Chemin de derrière"
car il était derrière l'ancien hippodrome ensuite il s'appela "chemins des bourgognes"
(surement parce qu'il menait a la parcelle dite ilot des bourgognes à cote du bd Valmy)
sur la carte c'est le trait noir qui borde le terrain du haut.
Il est aussi intéressant parce-que l'on aperçoit à droite les deux pavillons encore existant au 17 et 19 rue François Faber ( ancienne rue de seine)
Match de foot au stade du Matin surement en 1909
A droite au fond la Maison du garde.
les maisons au fond ont disparues sont remplacée par les HLM du Bd Valmy.
La cheminée de gauche était sans doute celle de la blanchisserie de Courcelles ( actuel lycée professionnel du Bd Valmy.
Vue de l'entrée coté Bd de Valmy qui maintenant la pancarte "Stade du Matin" a été retirée.
Vers 1911 le journal du Matin loua le terrain au Racing Club de France.
La pancarte du journal fut retirée et remplacé par une petite du Racing Club de France sur
Derrière le pavillon du gardien reste là.
Voici une belle photo de l'arrière de la maison du garde,
Au fond on aperçoit les barrières d'entrée qui mènent au stade. derrière elles se trouve le Bd Valmy.
La photo a du être prise du coin de la prairie qui borde le bd Pierre de Coubertin.
Dans la bordure de cette prairie quelques vestige de mur sont peut-etre les restes de ce pavillon
Voici successivement deux photos du Cross du critérium de l'usfsa le 30 novembre 1913
ici l'équipe d'Argenteuil.
Ces deux images m'ont donné beaucoup de difficulté à les situer.
Mais en regardant bien on aperçoit sur la prochaine à l'horizon
les quatre cheminées de l'usine et à gauche le haut du château d'eau.
Par déduction on reconnait sur cette image:
à droite le pavillon encore existant du 4 rue Robert Schumann,
le pavillon du milieu est celui du 8 Robert Schumann (sa toiture a changé)
Le deuxième en partant de la gauche est sans doute celui du 10 Robert Schumann bien qu'il ait été beaucoup modernisé.
Le photographe devait surement se trouver au milieu de l'actuelle allée Coubertin (en face du Bd Pierre de Coubertin )
Cet endroit est resté non construit jusque dans les années 50 (je pense).
Les arbres à droite sont ceux qui bordait la tribune du stade, et on aperçoit la silhouette sombre de l'ancien pavillon de pesage.
Autre image du cross du critérium de USFSA le 30 Novembre 1913.
Ici c'est l'équipe du Métro (Métropolitain club)
On reconnait à l'horizon les quatre cheminées de l'usine des eaux
et à gauche le haut du château d'eau.
Autre vue vers 1913.
A droite de la tribune l'ancien pesage des chevaux encore aujourd'hui existant.
Derrière l'usine de refoulement des eaux usagées avec ses 4 cheminées qui évacuaient les gaz des chaudières à charbon.
Belle image de la finale du championnat de France de rugby le 20 avril 1913.
Au moins le Matin a t'il réussi à faire venir des foules dans son stade,
peut être pas sur les pelouses, mais au moins dans les tribunes,
et ceci grâce à la venue du racing club de France qui la loué en 1911.
A cette époque le stade accueilleras jusqu'à 20000 personnes.
l'Aviron Bayonnais bat le SCUF (Sporting club universitaire de France rugby) 31 à 8
Image pas courante du sport à Colombes du Hockey sur gazon et en plus féminin!
Eh bien il y a eu de nombreux sports qui démarrèrent fin 19iem dont le tennis le criquet et le hockey sur gazon.
A Colombes ces trois sports apparurent des 1907
Le premier grand prix du hockey club de France le 23 juin 1907 à Colombes avec en même temps un match de cricket entre racing club de France et standard athletic club.
Ci contre une équipe féminine du racing qui s'entraine le 20 octobre 1910
il y aura des match au moins jusque vers 1930.
18) Les terrains de lawn-tennis du stade du Matin..
Créé en 1874 le lawn-tennis arrive en France en 1895.
Le stade du Matin a donc ses terrains de tennis situés au nord (près du bd d'Achères)
Le tennis club de Colombes fut créé.
De nombreux Colombiens aisés s'y s'adonnèrent comme on peut le voir rue Besson voir ici
Cette photo date de 1912, on y voit la bordure du "chemin de derrière"
(parce-que c'était le derrière due l'hippodrome)
et au fond l'usine des eaux avec une cheminée qui dépasse.
et si vous regarder bien on voit
.
les trois bâtiments du 71 73 et 75 rue Paul Bert
Match du 22 Février 1913 en le racing et le stade...
Belle image de marquage d'essai.
Intéressante aussi parce-que l'on voit le coté gauche des tribunes du stade
et aussi parce-que l'on voit la maison encore existante du 4 rue Robert Schumann qui est coin de la rue Paul Bert
Cette maison était aussi un petit café dans les années 30-40.
Même match du 22 Février 1903 entre le stade Français et le racing club de france .
Comme on le voit le stade est plein. les tribunes sont trop petites,
le Racing club décide de faire de nouvelle tribunes autour du stade.
Aussitôt dit aussitôt fait ,
de nouvelle tribunes prennes place en face de la tribune d'honneur, ainsi qu'au nord et au sud.
Match des probables contre les possibles le 22 Décembre 1913.
Les nouvelles tribunes viennent d'être faîtes tout le tour du stade permettant d'accueillir 20000 personnes.
Autre vue des nouvelles tribunes ou on aperçoit celles du sud.
Au fond on voit qu'il n'y as aucun bâtiment jusqu'aux terrains dit de la "reine Henriette"
Les championnat d'athlétisme continue sur le stade.
Ici le 20 Juillet 1913 un match France Belgique avec ici Georges André qui saute en hauteur.
Il y a des athlètes qui mérite d'être évoqué
c'est le cas de Geo ( son surnom) qui participa a 7 épreuves aux jeux de 1912
( décathlon pentathlon,saut en hauteur avec et sans élan, saut en longueur sans élan et 110m haies .
recordman d'Europe du 400m haies , il prononça le discours olympique en 1924.
Il fut journaliste blessé et évadé pendant la grande guerre et il se réengagea en Afrique en 40 ou il fut tué.
Belle photo de saut en longueur de André CAMPANA
toujours sur ce France Belgique du 20 Juillet 1913.
Campana fût champion de France de saut en longueur en 1906, 1912, 1913 et 1914
blessé à la tête en 14-18 il s'est éffacé des mémoires...
Beaucoup de photographe actuel voudrait être capable de faire cette photo alors qu'à l'époque les appareils étaient très simples.
Au fond à droite on aperçois l'église d'Argenteuil
Championnat amateur d'athlétisme de USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlétiques )le 21 Juillet 1914.
André TISON lançant son javelot
il fût champion de France du lancer du disque avec 39,69m en 1920.
27 Mai 1912, qualification pour les Jeux olympiques épreuve du 4x400m.
Petite curiosité de l'époque,
les relayeurs se font face lors du passage de relais.
Les relayeurs Français: Charles Poulenard, Pierre Failliot, Charles Lelong, Robert Schurrer gagneront la médaille d'argent en 3min 20s7 aux jeux.
Le 30 Mai 1909 Jean Bouin bat une première fois le record de l'heure sur la piste du stade du Matin
Il parcourras 18km,267 pendant son record.
Il bat le record de monde du 10000 mètres (30 min 58 s 4/5) le 16 novembre 1911 à Colombes,
et celui du 5000 mètres (14min 36s 8/10) en 1912.
En 1912, il bat aussi le record du monde du 3 miles (4837m), avec 14min 07s 1/5, peu avant les Jeux olympiques,
ou malheureusement il se fait battre sur le fil sur le 5000m.
Il rebat le record de l'heure (19,0219 km) le 6 juillet 1913.
On voit ici Jean Bouin Le 20 Juillet 1913 lors du France-Belgique gagnant le 5000m.
Un an plus tard la grande guerre se déclencheras mobilisant 2200000 hommes supplémentaires.
Tous nos sportifs iront sur le front dont Jean Bouin , Campana , André etc
Jean Bouin est tué le 29 septembre 1914 à Xivray lors de l'attaque du "Mont Sec" lors de la première bataille de la marne.
La guerre est passée décimant nos familles et aussi nos jeunes sportifs .
La France est à peine libérée, mais pas finie, que la vie reprends et déjà on organise un meeting sportif franco-américain au "Stade du Matin" le 4 juillet 1918
Photo du tir à la corde.
Un sportif survivant Geo André participeras à ce meeting.
Le 1er Juin 1919 l'armée américaine organiseras un championnat de l'armée américaine sur le stade du Matin.
La France se relève et rend hommage aux sportifs disparus en ce jour du 1921.
Autre photo de ce monument avec l'ancien pavillon de pesage encore existant.
Le stade du Matin créé par le journal en 1907 à été racheté par le racing club de France (qui le louait déjà) en 1920.
La France s'étant engagée pour accueillir les jeux Olympique de 1924 est en plein tiraillement de budget, de sites divers et de lobbies politiques et n'arrive pas à ce décider pour quelque solution....
22 décembre 1906 Le journal le Matin annonce qu'il a racheté le terrain du champ de courses de Colombes.
Voici le texte lyrique et patriotique paru dans LE MATIN du 26 Décembre 1906. fermer ce texte du Matin Journal Le MATIN. 26/12/1906: Visite à Colombes. Sous les frileux rayon d'un soleil intermittent, dont le sourire un peu pâlot évoquait la blancheur mate et dédaigneuse des rosés de Noël,
il nous a plu, citadin désœuvré en quête de solitude, d'aller, loin des foules turbulentes et de l'ahurissante cohue des boulevards, passer notre après-midi de Noël sur le « stade » du Matin, et piéton joyeux, épris de grand air et de liberté, faire un tour sur «nos» terres.
«Nos terres»? Non. Mais celles de nos lecteurs demain, Ce merveilleux hippodrome de Colombes deviendra le bien, en toute propriété, de la jeunesse studieuse et laborieuse des ateliers et des écoles, de toute la jeunesse de Paris..
Fidèle intendant, donnons à ces heureux possesseurs un relevé de leur bien, un avant-goût des joies qui les attendent.
Première joie, et non à dédaigner le chemin pour s'y rendre est court et agréable. De la gare de Colombes jusqu'au stade, par les rues des Oiseaux et de la Fraternité, il y a dix ou douze minutes de marche, et pour les impatients, un tramway suit le parcours, qui en moins de cinq minutes les met à destination. La grand route abandonnée, quelques pas à faire sur la gauche, et l'on se trouve immédiatement à l'orée du champ de courses. Il est difficile aux plus moroses de n'être pas ragaillardis, aux plus endormis de n'être pas émoustillés et mis en train par la vivacité fustigeante de l'air, dont les saines bouffées font monter le rose aux joues et les débarbouillent de la touffeur confinée, empestée des villes! Ah! le bon air vivifiant, salubre, exquis à croquer comme une friandise! Aujourd'hui, il a un arrière-goût de neige qui picote agréablement la gorge. Vienne le printemps, il s'imprégnera des mâles et vertes semeurs de la feuillée, de bonnes et saines odeurs d'herbe et de pâturage. Ah! le bon bol d'air que, tout en galopant, boiront nos chers petits galopins parisiens! L'espace s'étend devant nous à perte de vue, aujourd'hui seul régal, des yeux friands de larges horizons, demain régal des jambes en frénésie de course.
Comme Paris est loin, et la chambre morose, où l'on s'entasse à cinq ou six pour manger et dormir! Qu'il fera bon, sous l'allègre soleil, aller, courir, se dérouiller bras et jambes, mener le diable et son train et faire les quatre cents coups sur les riantes pelouses! Tout seul, au milieu de l'immense hippodrome, malgré le froid bourru et la terre durcie, il nous prend des envies de bondir comme une chèvre et de cabrioler comme une petite folle.
Que sera-ce quand deux cents, deux mille écoliers lâchés, s'excitant à l'envi du geste et de la voix, fouleront l'herbe qui ne demande qu'à être foulée, et empliront la solitude de leur joyeux tumulte!
Mais la place est grande, et il y a place aussi pour d'autres joies. Les rêveurs et, les méditatifs pourront s'isoler ; Il y a, tout à l'entrée du stade, précédant la maison du garde -- oh cette maison du garde!-- une charmille, faite d'une double rangée de vieux ormes, qui ressemble au promenoir d'un jardin de curé ou, mieux encore, au mail paisible d'un petit village, angevin. Les rêveurs et les philosophes y deviseront, à petits pas, de grandes idées, tandis que leurs cadets, là-bas, à grands cris et à belles jambes, se feront des muscles. Et tous, bras dessus, bras dessous, iront, après le jeu, dans la petite ferme accotée à la maison du garde «ah! cette maison du garde» ni au fond de la petite cour où picorent des poules, où la vieille et rustique charrette, renversée dans la paille, lève les bras aü ciel, tous iront boire le bol de lait réparateur, le Matin a voulu offrir à la jeunesse anémiée et pauvre des faubourgs une campagne à elle, où tous, grands et petits, pourront amener leurs amis. Et, puisque c'est l'époque des souhaits, faisons le vœu, humble publiciste, las des villes et de leur lourde atmosphère, d'être nommé au début de la nouvelle année (ah! la petite maison du garde!) concierge de l'hippodrome.
A noter pour les courageux lecteurs la description campagnarde et bucolique de l'entrée du stade avec la maison du garde qui correspond à peu près au 29 bd Pierre de Coubertin actuel.
Voici cette vue dont parle le chroniqueur du Matin qui était un an avant l'entrée de l'hippodrome et qui maintenant affiche le panneau du MATIN
Cette entrée seras remplacée par la rue du stade en 1923 qui deviendra le Bd Pierre de Coubertin.